Société
A Kinshasa, les esprits s’échauffent quand il y a coupure du courant. La mégapole de plus de 15 millions d’habitants connaît un déficit en termes d’énergie. La situation ne cesse d’empirer et pourrit le quotidien des habitants. Dans certains quartiers, l’électricité est devenue un luxe. “Ce n’est pas facile de l’avoir, même en journée”.
Alors que la capitale continue de croître en taille et en population, son infrastructure électrique peine à suivre le rythme, laissant de nombreux quartiers plongés dans l’obscurité. “Les difficultés d’accès à l’électricité constituent un souci majeur pour la plupart des Kinoises et Kinois. L’augmentation de la population, les problèmes d’urbanisation, les cabines électriques trop peu nombreuses, en panne ou en maintenance, figurent parmi les causes des délestages”, raconte un notable de la commune de Barumbu.
Pour certains entrepreneurs, les délestages représentent une menace pour la survie même de leur business. L’impact est énorme. “On fait beaucoup de dépenses pour acheter rien que le carburant. Sans électricité, on ne gagne rien”, témoigne le gérant d’un cybercafé du quartier animé de Matonge, surpris en train d’allumer un vieux générateur.
S’il n’y a pas d’électricité, même le cybercafé ne fonctionne plus bien et pourtant, les agents de la Snel passent à tout moment, ils viennent avec des bêches pour couper le courant au cas où on n’a pas honoré une simple facture. “Même s’il n’y a pas de courant, ils vous demandent de payer”, a-t-il râlé.
Au milieu des rues, des poteaux et des câbles électriques posés par la Société nationale d’électricité sont visibles, mais il n’y a pas de courant. D’autres connaissent des coupures intempestives d’électricité, exposant les habitants à une grande insécurité (vol, extorsion, viol). A cela s’ajoute la difficulté de s’approvisionner en produits surgelés au risque de voir ces derniers pourrir. Les ménages ne sont plus en mesure de préparer et conserver la nourriture plus de deux jours.
Lors d’une émission sur Top Congo, le directeur de distribution de la Snel – ville de Kinshasa (DDK) a été assommé par des questions de la population face au problème de desserte irrégulière d’électricité avec comme conséquences les délestages intempestifs, l’insuffisance de production et les coupures volontaires opérées par des agents de la société.
M. Denis Tukuzu s’est défendu en apportant quelques éclaircissements pour apaiser la colère des clients. Ce responsable de la Snel estime que son entreprise fait face à une montée exponentielle de la demande en énergie, malheureusement en deçà de la quantité disponible pour desservir la ville.
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